StƩphane Chausse: Clarinette, Flute, Saxophone, Ewi
Matthieu Chazarenc ā batterie, percussions
Khalil Chahine ā Guitare, Mandoline
Icheme Zouggart ā basseĀ
Nouvel album – Sortie 15 avril 2022
Lāexhibitionnisme est sans doute le qualificatif qui sāaccorde le moins bien avec la personnaliteĢ de Khalil Chahine, lāun plus discrets et talentueux compositeurs français. Le choix de ce titre pour son neuvieĢme album, malgreĢ le sortileĢge du K, illustre parfaitement ce quāil pense de cette foire aux vaniteĢs quāest le meĢtier de lāartiste.
Cāest au contraire, dans la douceur et lāeĢquilibre que viennent sāinstaller au creux de nos oreilles les 9 compositions de lāalbum, qui, sans eĢtre en rupture avec ses preĢdeĢcesseurs nourris dāorchestres symphoniques et de cordes, se distingue aĢ plus dāun titre. Elles sont pourtant laĢ, les cordes, lumineuses et sensibles sous les doigts dāun quatuor formeĢ dāAnaluna Chahine, de Christophe Cravero et des freĢres Brunard, mais ce sont ici les vents qui lāemportent. SteĢphane Chausse, en multi instrumentiste de talent, deĢploie la majesteĢ de son jeu, lorsquāil sāempare de la clarinette, de la fluĢte ou du saxophone, ou encore de lāEwi, ce Ā« controĢleur aĢ vent eĢlectronique Ā». Et lāon se surprend deĢs le premier titre, aĢ eĢtre suspendu aĢ la vibration de sa clarinette, aĢ lāunisson dāune mandoline et dāun violon.
“Vers le Symorgh”, second titre de lāalbum, quant aĢ lui, illustre parfaitement la personnaliteĢ de ce musicien qui, perpeĢtuellement, cherche aĢ comprendre le monde. Lāoiseau de la connaissance dans la mythologie perse, qui niche dans lāarbre du savoir, remplace ici le faucon embleĢmatique des preĢceĢdents albums et met sa bienveillance au service de lāhumaniteĢ. Cāest sans doute le titre le plus Ā« Chahinien Ā» de tout lāalbum, qui nāest pas sans rappeler un certain Ā« Mektoub Ā» de 1989.
“Mescaline” , meĢlopeĢe hypnotique nous plonge dans une mer de sensations dāun passeĢ houleux, comme la gueĢrison bienvenue dāune douleur ancienne. Khalil retrouve les excellents camarades, Icheme Zouggart aĢ la basse, Mathieu Chazarenc aĢ la batterie et le trompettiste Claude Egea pour une collaboration eĢclaireĢe.
La surprise vient surtout de “Tranquila Moça”, mouvement tranquille qui eĢvoque lāeĢvidence de lāamour, chanteĢe par le portugais Salvador Sobral, dont la voix, touchant meĢlange de graĢce et dāinspiration, se faufile comme une eau bienfaisante sur les mots de Jenna Thiam, donnant aĢ entendre ce quā“EĢcrire avec de lāeau”, balade aquatique ouĢ la guitare flirte avec la saturation, sous-entend. Khalil Chahine excelle deĢcideĢment dans la composition de chansons.
Ce neuvieĢme opus confirme ce qui se joue depuis de nombreuses anneĢes, le talent dāun artiste qui ne livre son intimiteĢ et son ressenti du monde quāaĢ travers sa musique. Viktor Lazlo
“Picasso disait que peindre cāest tenir son journal. Il en est de meĢme pour composer. Cāest tenir un journal et cāest aussi sculpter jour apreĢs jour des meĢlodies, des harmonies, des rythmes pour raconter des histoires de conjoncture. Ekzhibition 104, cāest une exposition de tableaux musicaux de circonstance, vivants et changeants puisque les notes sāeĢvanouissent aussitoĢt quāelles sont reĢpandues pour, espeĢre-t-on, sāinscrire dans le souvenir”.
Khalil Chahine
www.continuomusique.com


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